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17 juin 2022

Santé mentale : renforcer notre action

Principaux Faits

  • La santé mentale fait partie intégrante du bien-être général et en est une composante essentielle.
  • La santé mentale est déterminée par un ensemble complexe de pressions et de vulnérabilités d’ordre individuel, social et structurel.-
  • La nécessité d’agir de toute urgence dans le domaine de la santé mentale est évidente.
  • Il existe des stratégies abordables, efficaces et réalisables pour promouvoir, protéger et rétablir la santé mentale.

Concepts de santé mentale

La santé mentale correspond à un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté. Elle fait partie intégrante de la santé et du bien-être, sur lesquels reposent nos capacités individuelles et collectives à prendre des décisions, à nouer des relations et à bâtir le monde dans lequel nous vivons. La santé mentale est un droit fondamental de tout être humain. C’est aussi un aspect essentiel du développement personnel, communautaire et socioéconomique.

La santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de trouble mental. Il s’agit d’une réalité complexe qui varie d’une personne à une autre, avec divers degrés de difficulté et de souffrance et des manifestations sociales et cliniques qui peuvent être très différentes.

Les problèmes de santé mentale comprennent les troubles mentaux et les handicaps psychosociaux ainsi que d’autres états mentaux associés à une souffrance importante, une altération du fonctionnement ou un risque de comportement auto-agressif. Les personnes qui ont des problèmes de santé mentale sont plus susceptibles de ressentir un bien-être mental moindre, mais ce n’est pas toujours ni nécessairement le cas.

Déterminants de la santé mentale

Tout au long de notre vie, de multiples déterminants individuels, sociaux et structurels peuvent se combiner pour protéger ou compromettre notre santé mentale et ainsi modifier notre position sur le spectre de la santé mentale.

Des facteurs individuels d’ordre psychologique et biologique, tels que les compétences émotionnelles, l’usage de substances et la génétique, peuvent rendre certaines personnes plus vulnérables face aux problèmes de santé mentale.

L’exposition à des circonstances sociales, économiques, géopolitiques et environnementales défavorables – y compris la pauvreté, la violence, les inégalités et la privation de bonnes conditions environnementales – augmente aussi le risque de développer des problèmes de santé mentale.

Les risques peuvent se manifester à tous les stades de la vie, mais ceux qui surviennent pendant les périodes critiques du développement, notamment au cours de la petite enfance, sont particulièrement préjudiciables. Par exemple, on sait que les pratiques éducatives sévères et les châtiments corporels compromettent la santé de l’enfant et que le harcèlement est un facteur de risque majeur dans le contexte des problèmes de santé mentale.

À l’inverse, des facteurs de protection se manifestent tout au long de notre vie et viennent renforcer notre résilience. Parmi ces facteurs figurent notamment des compétences et attributs individuels d’ordre social et émotionnel, mais aussi des interactions sociales positives, une éducation de qualité, un travail décent, un quartier sûr et une cohésion communautaire.

Les facteurs de risque et de protection qui influent sur la santé mentale se manifestent dans la société à des échelles différentes. Les menaces locales augmentent le risque pour les individus, les familles et les communautés. Les menaces mondiales augmentent le risque pour les populations dans leur ensemble ; il peut s’agir de récessions économiques, de flambées épidémiques, de situations d’urgence humanitaire, de déplacements forcés ou encore de la crise climatique qui s’accentue.

Chaque facteur de risque ou de protection n’a qu’une force prédictive limitée. La plupart des gens ne développent pas de problèmes de santé mentale après avoir été exposés à un facteur de risque, alors que de nombreux individus en développent en l’absence de facteur de risque connu. Ce sont les interactions entre les déterminants de la santé mentale qui renforcent ou compromettent la santé mentale.

Promotion de la santé mentale et prévention des problèmes de santé mentale

Les interventions en matière de promotion et de prévention visent à identifier les déterminants individuels, sociaux et structurels de la santé mentale, puis à agir pour réduire les risques, accroître la résilience et créer des environnements propices à la santé mentale. Elles peuvent être conçues pour des individus, des groupes spécifiques ou des populations dans leur ensemble.

Pour agir sur les déterminants de la santé mentale, il est souvent nécessaire de prendre des mesures qui dépassent le seul secteur de la santé. Les programmes de promotion et de prévention devraient donc faire intervenir les secteurs de l’éducation, du travail, de la justice, des transports, de l’environnement, du logement et de la protection sociale. Le secteur de la santé peut grandement contribuer à intégrer les efforts de promotion et de prévention au sein des services de santé, en promouvant, en initiant et, le cas échéant, en facilitant la collaboration et la coordination multisectorielles.

La prévention du suicide est une priorité mondiale et fait partie des objectifs de développement durable. On peut considérablement avancer sur cette question en limitant l’accès aux moyens de suicide, en veillant à une couverture médiatique responsable, en promouvant l’apprentissage socioémotionnel chez les adolescents et en intervenant rapidement.

Interdire les pesticides très dangereux est une intervention particulièrement bon marché qui présente un bon rapport coût/efficacité pour réduire les taux de suicide.

La promotion de la santé mentale chez l’enfant et l’adolescent est une autre priorité. Cela suppose d’adopter des politiques et des lois qui promeuvent et protègent la santé mentale, d’aider les personnes chargées des soins à dispenser des soins bienveillants, de mettre en place des programmes en milieu scolaire et d’améliorer la qualité du contexte communautaire et de l’environnement numérique. Les programmes d’apprentissage socioémotionnel en milieu scolaire comptent parmi les stratégies de promotion les plus efficaces dans tous les pays, quel que soit le niveau de revenus.

La promotion et la protection de la santé mentale au travail constituent un domaine d’intérêt croissant, dans lequel la législation et la réglementation, les stratégies organisationnelles, la formation des responsables et les interventions destinées aux travailleurs peuvent jouer un rôle.

Soins de santé mentale et prise en charge

Dans le cadre des efforts déployés au niveau national pour renforcer la santé mentale, il est crucial de ne pas seulement protéger et promouvoir le bien-être mental de tous ; il faut aussi répondre aux besoins des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale.

Cela suppose de dispenser des soins de santé mentale à l’échelle de la communauté, car ces soins sont plus accessibles et acceptables que les soins dispensés en institution, contribuent à prévenir les violations des droits humains et se traduisent par de meilleurs résultats de guérison pour les personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Les soins de santé mentale dispensés à l’échelle de la communauté devraient l’être dans le cadre d’un réseau de services étroitement liés, comprenant :

  • des services de santé mentale intégrés aux services de santé généraux, habituellement proposés dans des hôpitaux généraux et en collaboration avec des prestataires de soins de santé primaires non spécialisés ;
  • des services de santé mentale proposés à l’échelle de la communauté, qui peuvent faire intervenir des équipes et centres de santé mentale communautaires, des services de réadaptation psychosociale, des services d’entraide et des services de soutien à l’autonomie ; et
  • des services de santé mentale proposés dans le cadre de services sociaux et dans des contextes non sanitaires, comme les services de protection de l’enfance, les services de santé scolaires et les services carcéraux.

Au vu des lacunes majeures constatées dans la prise en charge des problèmes de santé mentale courants, tels que la dépression et l’anxiété, les pays doivent trouver des moyens innovants de diversifier et d’intensifier la prise en charge de ces problèmes, par exemple par des services de soutien psychologique non spécialisés ou d’entraide numérique.

Action de l’OMS

Tous les États Membres de l’OMS se sont engagés à mettre en œuvre le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 (en anglais), qui vise à améliorer la santé mentale grâce à un leadership et à une gouvernance plus efficaces, à une prise en charge complète, intégrée et adaptée aux besoins dans un cadre communautaire, à des stratégies de promotion et de prévention, et au renforcement des systèmes d’information, des données factuelles et des activités de recherche. En 2020, les résultats obtenus par les pays par rapport au Plan d’action ont été analysés dans le cadre de l’Atlas de la santé mentale 2020 (en anglais) ; il est ressorti de cette analyse que les progrès accomplis étaient insuffisants pour atteindre les cibles fixées dans le Plan d’action.

Dans son rapport intitulé « Rapport mondial sur la santé mentale : transformer la santé mentale pour tous », l’OMS appelle les pays à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action. Elle estime que tous les pays peuvent faire de véritables progrès qui permettront d’améliorer la santé mentale de leur population, en se concentrant sur trois « processus de transformation » :

accroître la valeur accordée à la santé mentale par les individus, les communautés et les gouvernements et faire en sorte que toutes les parties prenantes, dans tous les secteurs, s’engagent en faveur de la santé mentale et y consacrent des investissements ;

agir sur les caractéristiques physiques, sociales et économiques des milieux familiaux, scolaires, professionnels et communautaires au sens large afin de mieux préserver la santé mentale et de prévenir les problèmes de santé mentale ; et
renforcer les soins de santé mentale de sorte que toute la gamme des besoins en la matière soit couverte par un réseau communautaire de services d’appui accessibles, abordables et de qualité.
L’OMS met particulièrement l’accent sur la protection et la promotion des droits humains, sur l’autonomisation des personnes qui ont une expérience concrète des problèmes de santé mentale et sur l’élaboration d’une approche multisectorielle faisant intervenir diverses parties prenantes.

L’OMS continue d’œuvrer aux niveaux national et international – y compris dans des contextes humanitaires – pour fournir aux gouvernements et aux partenaires un leadership stratégique, des données factuelles, des outils et un appui technique afin de renforcer l’action collectivement menée en faveur de la santé mentale et de permettre une transformation qui favorise une meilleure santé mentale pour tous.

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